40 % d’augmentation sur un vase, stagnation sur un autre : le marché des émaux de Longwy ne connaît pas de règle universelle. Depuis 2017, certains modèles historiques des émaux de Longwy affichent des hausses de prix dépassant 40 %, tandis que d’autres stagnent, malgré une demande internationale croissante. Les enchères récentes révèlent des écarts importants entre les pièces signées et les productions plus récentes, indépendamment de leur état de conservation.La manufacture, tout en maintenant une production artisanale exigeante, oriente désormais son offre vers des séries limitées et des collaborations artistiques, créant de nouvelles dynamiques sur le marché secondaire. Les critères d’acquisition évoluent, mêlant réputation, rareté et potentiel créatif.
L’héritage vivant des émaux de Longwy : un savoir-faire séculaire au cœur de la création
Installée en Lorraine à la fin du XVIIIe siècle, la faïencerie de Longwy porte haut les couleurs de l’art céramique français. Au sein de ses ateliers historiques du nord-est, la manufacture affiche une personnalité marquée, alliant précision technique et fantaisie des décors. Franchir la porte des ateliers d’art, c’est assister à la transmission d’une gestuelle impeccable : cloisonné minutieux, pose maîtrisée de l’émail et éclat des teintes tout juste libérées par la cuisson.
Le savoir-faire a rayonné grâce à des échanges fructueux avec les grands noms du design et des courants art nouveau, art déco. Les liens tissés avec Primavera Printemps ou Pomone Marché à Paris, ou encore le passage d’Arnold Kostka, placent la manufacture émaux Longwy sous les projecteurs dans les années 1920-1930. Des collections iconiques, la boule coloniale, des pièces élaborées pour les grands magasins, reflètent ce mariage entre héritage et esprit créatif.
La fabrication, elle, reste fidèle à elle-même. Chaque étape, l’émaillage à la main, les cuissons successives, exige attention extrême et expérience forgée sur le temps long. Cette exigence, attachée à la Lorraine, forge le caractère de chaque objet. Des passionnés, collectionneurs férus, investisseurs ou simples amateurs, entretiennent ainsi le fil d’une histoire commune. De la province à Paris, le nom de la manufacture émaux Longwy résonne dans les galeries comme lors des ventes privées, créant une formidable continuité générationnelle.
Pourquoi les prix des émaux de Longwy évoluent-ils ? Décryptage des tendances actuelles du marché
Jamais le marché des émaux de Longwy n’a été aussi observé. L’envolée des prix côtoie, parfois, des stagnations inattendues. Premier facteur en jeu : la rareté. Les modèles nés dans les faïenceries historiques de Lorraine se font rares. Les créations issues de séries limitées, les signatures ou la présence d’un certificat d’origine peuvent décupler leur valeur. Impossible de ne pas évoquer les séries marquantes comme la boule coloniale ou les pièces issues des rapprochements avec Primavera ou Pomone, qui dominent souvent les ventes lors des salons spécialisés ou devant les principaux commissaires-priseurs.
Les amateurs ne s’y trompent pas et ciblent des moments précis de création : la décennie 1920-1930, âge d’or de l’art déco, reste particulièrement prisée. En province, à Paris, sur les plateformes spécialisées, une distinction s’impose : certains acteurs misent sur le simple objet décoratif, d’autres sur des acquisitions soigneusement choisies, dotées d’un historique solide.
Pour bien saisir ce qui motive les fluctuations, trois éléments reviennent souvent :
- Certificat d’origine : il fait toute la différence lors des adjudications publiques ou privées.
- Chiffre d’affaires : la croissance visible ces cinq dernières années illustre la vivacité du secteur.
- France Estimations et Est Enchères : ces acteurs structurent désormais le marché et en clarifient les références tarifaires.
Médiatisation des records, regain d’enthousiasme autour des arts de la table, envies de patrimoine réinventé, autant de moteurs du segment. Deux stratégies s’opposent sur les étals : la logique du volume et celle de l’exception, où chaque détail d’histoire et de provenance surclasse parfois l’état matériel de la pièce. Résultat : la hiérarchie évolue, la tension s’installe sur certains lots, et la traçabilité devient la valeur centrale pour les collectionneurs exigeants.
Investir dans l’exception : quelles opportunités pour les collectionneurs et amateurs d’art ?
Dans ce marché sans filet, les émaux de Longwy séduisent ceux qui privilégient authenticité, rareté et suivi documentaire. Les collectionneurs avertis privilégient les pièces soutenues par un certificat d’origine et issues de collections privées. Ici, l’histoire singulière de l’objet, sa signature ou son parcours, creusent le vrai écart.
Côté investissement, cibler un service de table ou confier son choix à des créations de designers contemporains relève de la stratégie mûrement réfléchie. Les séries limitées, portées par France Estimations ou Est Enchères, connaissent un succès croissant, d’autant plus quand elles puisent dans l’héritage art déco ou exploitent la richesse des archives de la maison. Aujourd’hui, les galeries, à Paris, en Lorraine, comme à l’étranger, proposent aussi des œuvres à la demande, capables de séduire une clientèle internationale attentive à la singularité.
Les raisons qui expliquent cette dynamique se détachent nettement :
- Transmission et dimension patrimoniale : s’offrir un émail de Longwy, c’est inscrire un pan d’histoire dans sa collection personnelle.
- Marché structuré : la multiplication des expertises et la transparence des estimations renforcent la confiance.
- Action ciblée des galeries : elles trient et ne retiennent que les œuvres offrant un vrai attrait pour les connaisseurs.
Si cette niche garde son énergie, c’est parce que chaque acteur remet en lumière la singularité, la main de l’artiste, l’esprit d’atelier. Certains restent à l’affût de nouvelles occasions, d’autres découvrent encore, parfois au hasard d’une exposition ou d’une vente, combien une simple coupe ou un vase Longwy peut renfermer d’histoire.
Projets, vision et critères de sélection : la manufacture de Longwy à la rencontre des investisseurs
La manufacture émaux Longwy ne s’enferme pas dans ses souvenirs : elle s’affirme et imagine la suite avec fermeté. Sous la direction inspirée de Valérie Bock et Cécile Conan, la faïencerie poursuit sa transformation, sans jamais lâcher prise sur ses exigences. L’ambition : faire durer l’entreprise, assurer la singularité de chaque production, sans jamais glisser vers la fabrication massive et dépersonnalisée.
Les investisseurs de la nouvelle ère s’attachent à trois critères fondamentaux : la traçabilité, l’innovation et l’assise économique. La présence du groupe Emblem et l’implication d’Arnold Kostka insufflent à la fois méthode et visions renouvelées. Ce cap se traduit dans tous les choix : puiser dans les archives, mais multiplier les projets collaboratifs, convoquer aussi bien des designers historiques qu’en devenir, qu’ils soient lorrains ou parisiens.
Les lignes directrices s’articulent ainsi :
- Traçabilité totale : de la certification à la signature, en passant par l’historique de chaque pièce
- Réactivité au marché, que ce soit en France ou bien au-delà
- Gestion financière équilibrée, articulée entre fidélité à la tradition et adaptation aux innovations
Désormais, la manufacture émaux Longwy s’adresse à des investisseurs avertis, en quête de clarté, de longévité et d’ambition. Son ancrage à la fois local et ouvert sur le monde devient un symbole, au moment même où, dans ses ateliers, artisans et créateurs écrivent la suite du récit. Sachons regarder dans chaque pièce émaillée la promesse d’un artisanat réinventé, d’un patrimoine en partage, et d’un futur qui ne se contente pas de répéter le passé.


